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Montreuil 2012 – Vol.1

Je suis allée à Montreuil le week-end dernier, pour la première fois de ma vie. Faut dire que la foule me fait peur – et alors si elle est constituée à 85% d’enfants de moins de 14 ans, c’est certain, je cours pour ma vie. En plus, c’est loin, Montreuil. Mais cette année, j’avais plusieurs bonnes raisons d’y aller : déjà, je m’étais portée volontaire pour être “ambassadrice” de la Collection R, sur le stand de Robert Laffont. Et puis, j’étais aussi conviée à un petit déjeuner le dimanche avec C.J. Daugherty et Carina Rozenfeld. Et pour me motiver encore plus, Fabrice Colin et Hervé Jubert honoraient le salon de leur présence pour des conférences et des dédicaces.

Avec un tel programme, je me devais de passer outre mon agoraphobie et d’honorer, moi aussi, le salon de ma présence. 

SLPJ 2012

Vendredi matin, j’arrive donc toute guillerette à Montreuil, vers 10h. Je me dirige vers le stand E45, je fais la connaissance de Stan, la gentille libraire et quelques minutes plus tard, arrive Christelle, de chez Robert Laffont. Et c’est parti, pour une matinée bien chargée. Pas grand chose à dire du vendredi en fait : il y avait de nombreux groupes scolaires, et on a donc passé beaucoup de temps à dire que non, nous n’avions pas d’affiches, mais que oui, nous pouvions leur donner des marques-pages. Entre deux groupes, nous avons tout de même eu la joie de rencontrer des lectrices très enthousiastes, qui connaissaient la Collection sur le bout des doigts et avaient lu la majorité des romans publiés.
Vers 13h, je m’en vais. Je quitte le monde des livres pour le monde des livres ! (aka, la Médiathèque)
(suite…)

Une place à prendre – J.K Rowling

Une place à prendre - JK Rowling

Parlons peu, mais parlons bien : j’ai trouvé ça chiant. Vraiment, il n’y a pas d’autre mot.

L’intrigue est mince : Barry Fairbrother est mort. Sa mort (pas si) anodine va avoir de nombreuses répercussions dans la vie des habitants de Pagford (et de certains de Yarvill) : les secrets de chacun vont être dévoilés au grand jour.

J’ai failli le lâcher à de nombreux moment. J’ai lutté, vaillamment, pour arriver au bout. C’est simple, j’ai trouvé que Une place à prendre c’était 680 pages de vide. Pendant toute ma lecture, je me suis posée la même question “Pourquoi a-t-elle écrit ce roman ?” Etait-ce pour prouver à tout le monde qu’elle pouvait écrire autre chose que Harry Potter ? Alors oui, c’est vrai, elle peut écrire autre chose. Mais c’est sans intérêt : il n’y a aucune originalité dans Une place à prendre.

Comédie de moeurs, tragédie teintée d’humour noir, satire féroce de nos hypocrisies sociales et intimes – de bien jolis mots mais encore aurait-il fallu que le fond soit aussi attirant que la forme. L’ensemble est grossier, poussif, exagéré, et surtout, stéréotypé. (suite…)

Département 19 – Will Hill

Voilà un roman qui aura passé de longs mois sur mon étagère. Ce n’était jamais le bon moment. Et puis vendredi, je me suis dit qu’il était temps. Après avoir commencé, impossible de le lâcher ! Je l’ai tout de même gardé 2 jours et demi, et pourtant, j’ai eu l’impression de l’avoir lu en quelques heures.

Titre : Département 19
Titre VO : Department 19
Auteur : Will Hill
Editeur : Seuil
Tome : 1/ 5 ?

Département 19 - Will Hill

Résumé : La vie de Jamie Carpenter bascule le jour où il assiste à l’exécution de son père. Deux ans plus tard, c’est sa mère qui disparait mystérieusement… Pourchassé par des créatures, Jamie découvre l’existence du Département 19, un service gouvernemental ultrasecret chargé de contrôler les phénomènes surnaturels qui menacent l’ordre du monde. Devenu agent spécial du Département 19, Jamie fera tout pour retrouver sa mère et sauver sa vie.

Vous avez lu Dracula ? Et Frankenstein ? Vous avez aimé les romans ? Et bien sachez que ce ne sont pas des romans et que tout est vrai (enfin, dans l’ensemble – Mary Shelley ayant déformé quelques aspects de l’histoire de Frankenstein). Van Helsing, Jonathan Harker, Quincey Morris, le Dr Seward, Arthur Holmwood – ils ont vécus, en vrai. Ce sont même eux – et leurs descendants – qui sont à l’origine de la création du Département 19.

Jamie Carpenter découvre qu’il fait partie de ces descendants lorsque sa mère se fait enlever : voilà qu’un type débarque et l’emmène avec lui dans un coin reculé de l’Angleterre. Un type immense qui a des bras de longueur inégale et des boulons dans le cou. Il ne comprend pas vraiment ce qu’il se passe autour de lui, mais il est sûr de deux choses : les vampires existent et l’un d’eux à enlevé sa mère. Après un entrainement de 24h qui en général dure 9 mois et aidé de Frankenstein, de Tom, un descendant de Quincey Morris, et d’une vampire qui a tenté de lui faire la peau, Jamie se lance corps et âme à la recherche de sa mère. Il est jeune, perdu, mais terriblement déterminé. 

Le héros a beau être un adolescent de 16 ans, voilà bien un roman que je ne conseillerai pas à tous les ados justement. Parce que Département 19 c’est violent, trash, et sanglant. Âmes sensibles s’abstenir. Vraiment ! Les vampires de Département 19 sont les dignes héritiers de Vlad l’empaleur. Ils aiment tuer et voir les gens souffrir. Ils mordent, ils éviscèrent, ils torturent, ils arrachent les membres… Ils sont cruels, sanguinaires et sans pitié.

Les méchants meurent mais les gentils aussi. Le héros lui-même ne s’en sort pas toujours indemne. L’auteur décrit avec minutie les mouvements et les sons des attaques – le tout est très visuel et il est alors d’autant plus facile de se représenter la scène. L’auteur n’édulcore rien et le sang coule à flots à chaque combat. Grâce à Will Hill, Bram Stoker peut reposer en paix : non, au 21ème siècle, les vampires ne souffrent pas tous de dépression après des siècles d’existence, ils ne sont pas tous végétariens et ne brillent pas au soleil.

Avec Département 19, Will Hill ne se contente pas de nous offrir un roman original et percutant, mais aussi une suite plausible au Dracula de Bram Stoker ou au Frankenstein de Mary Shelley. On sent qu’il a lu les romans, et bien plus encore. On sent le travail de recherche derrière – que ce soit sur le mythe du vampire, que sur la façon de le faire vivre un siècle plus tard. Les évènements, la chronologie, les personnages – tout est cohérent ! Et le plus fascinant c’est qu’on se rend compte que finalement, 1892, ce n’est pas si loin que ça : l’arrière-grand-père de Jamie a connu Van Helsing et tous les autres.

Département 19 est un savant mélange entre la série Torchwood (pour le département secret créé à l’ère victorienne) et Krine, les romans de Stéphane Tamaillon (pour les personnages qui ont vraiment existés). Beaucoup d’action, un peu d’humour et d’amour et terriblement de sang –  à lire !

Café givré – Suzanne Selfors

Titre : Café Givré
Titre VO : Coffehouse Angel
Auteur : Suzanne Selfors
Editeur : Flammarion (Tribal)

Café Givré

4ème de couverture : “Vous croyez aux signes ? La foudre qui frappe une voiture dont vous sortez à l’instantt, un chat noir qui traverse votre chemin… Vous voyez ce que je veux dire ? Le hasard, peut-être. Moi, je n’y ai jamais cru, à ce genre de trucs. Avant de le rencontrer, lui” Chez Anna est un petit café où le temps s’est arrêté. Katrina y vit paisiblement avec sa grand-mère. Jusqu’au jour où la magie et la poésie s’immiscent dans sa vie.

L’histoire se passe à Nordby, un village scandinavien purement fictif, mais librement inspiré de la vraie ville de Poulsbo (Washington). On y suit Katrina, 16 ans, lycéenne sans talent si ce n’est servir les clients du café de sa grand-mère Anna et faire la conversation aux plus agés. Elle n’a peut-être pas de talent, mais une grande qualité : sa gentilesse. Aussi, lorsqu’un matin avant l’ouverture du café elle voit un jeune homme recroquevillé contre la porte, elle n’hésite pas à lui offrir une boisson chaude et des douceurs – et ce, même si ce type l’effraye un peu… Qu’il soit un psychopathe ou un simple sans domicile, il fait froid dehors, tout le monde devrait avoir droit à un café.

Elle découvrira le lendemain que ce jeune homme n’était ni un psychopathe, ni un sans domicile, juste… un ange. Un messager pour être précise – plus Hermès qu’ange en fin de compte. Malcolm (c’est le nom de l’ange), pour la remercier de sa gentilesse, lui offre ce qu’elle désire le plus au monde. Richesse, célébrité… tout ce qu’elle veut !

Sauf que Katrina est une jeune fille intelligente et réaliste, et elle sait très bien que les grains de cafés enrobés de chocolat ne l’aideront pas à remettre à flots le café de sa grand-mère qui fait de moins en moins de recettes depuis l’ouverture du Java Heaven et ses cafés bios (?) et que le chocolat ne l’aidera pas à réaliser ses rêves.

Mais d’ailleurs, quels sont ses rêves ? Voilà un peu la trame principale du roman : Katrina et ses reflexions sur l’avenir. Vous saviez vous, ce que vous vouliez faire de votre vie à la fin du lycée ? Non ? Moi non plus (encore maintenant je n’ai aucune certitude !). Ses meilleurs amis ont leur avenir tracé : Vincent sera nageur professionnel et Elisabeth vivra de ses nombreux talents artistiques. Mais Katrina, pour quoi est-elle faite ? Cette question, on se l’est tous posée, et c’est ce qui rend ce roman si sympathique : on peut facilement s’identifier à Katrina – qu’on ait 17 ans ou 23 ans.

L’arrivée de ce messager en kilt (oui, Malcolm porte un kilt) va bouleverser la petite vie (pas si) tranquille de Nordby – pour le meilleur et pour le pire. Certains habitants voient le passé les rattraper, d’autres voient l’avenir se dérouler devant leurs yeux, il y a des accidents de voiture, un rat géant, des amitiés brisées, des amours contrariés, des rêves réalisés…

La première chose qui me vient à l’esprit pour décrire le roman est “tout doux”. Il se dégage pendant tout le roman un sentiment de “douceur “et de plénitude, avec ce cadre chaleureux (le café donne envie d’y passer ses journées, la ville d’y vivre) et ses personnages vraiment touchants (j’ai énormément d’affection pour Malcolm, l’ange-messager qui se balade en kilt et croule – littéralement – sous de lourdes responsabilités).

Café Givré de Suzanne Selfors est une petite merveille de roman, où se mêlent café, messagers, pardon, recherche de soi, espoir, amitié et amour bien sûr. En résumé, voilà un Café Givré tout à fait délicieux et que je recommande vivement de goûter !

Will & will – John Green et David Levithan

Titre : Will & will
Titre VO : Will Grayson will grayson
Auteurs : John Green et David Levithan
Edition : Scripto (Gallimard Jeunesse)

Will & will

Résumé : Will Grayson se méfie des sentiments. Les histoires de coeur portent la poisse, tout le temps. Alors quand son meilleur ami, l’exubérant, très corpulent et très, très homo Tiny Cooper, fait tout pour le fourrer dans les bras de Jane, il se dit que cette fille est jolie, marrante et sympa mais… pas du tout son type. De l’autre côté de Chicago, un certain Will Grayson (rien à avoir avec le premier) se sent plus mort que vivant : il vient d’apprendre que celui qui le faisait fantasmer sur sa messagerie internet n’a jamais existé.

Ce livre, ça fait plus de 6 mois que je l’ai emprunté. Et ça fait deux fois plus longtemps que je voulais le lire. Mais je ne sais pas, je n’étais pas motivée, je trouvais que ce n’était pas le bon moment. Et puis j’ai finalement décidé de m’y mettre un matin. Comme ça, sans raison particulière, juste parce qu’il était le plus petit de ma pile, le plus léger et que pour emporter c’était mieux.

Et… je l’ai dévoré. Un véritable coup de cœur. J’ai rigolé aux éclats (souvent), j’ai pleuré (parfois) et je suis tombée amoureuse. Trois fois. D’un géant gay, Tiny Cooper, qui mange pour quatre. De son meilleur ami hétéro Will Grayson qui a deux règles dans la vie (1. Ne jamais trop s’investir. 2. Toujours la fermer) et un exemplaire de Persuasion dans sa bibliothèque. Et de will grayson, dépressif, gay lui aussi, qui regarde Orgueil et Préjugés (avec Colin Firth) avec sa mère et a appelé ses poissons rouges, Samson et Dalila.

Malgré son titre, Will et will c’est l’histoire de trois mecs : Tiny Cooper, la star de l’équipe de foot, gay totalement assumé, Will Grayson, son meilleur ami depuis la primaire, avare de mots et de sentiments et l’autre will grayson, le dépressif qui habite seul avec sa mère de l’autre côté de Chicago et amoureux d’Isaac.

Enfin, je dis ça, mais le roman a beau s’appeler Will & will, il aurait tout aussi bien pu être intitulé Tiny Cooper tout simplement car on se rend vite compte que le personnage principal, c’est Tiny. Il est celui autour duquel gravitent tous ces personnages, celui qui n’a peur de rien, n’a pas honte de ce qu’il est, celui qui parvient toujours à ses fins. L’exemple même du type exaspérant et ereintant (il ne s’arrête jamais) mais qu’on ne peut s’empêcher d’admirer. Tiny c’est un optimiste, il voit toujours le verre à moitié plein et aimerait que les autres en fasse de même.

Will & will c’est un roman sensible et émouvant sur l’homosexualité, les relations entre les adolescents, la recherche de soi, et surtout l’amitié. John Green et David Levithan savent de quoi ils parlent et ils en parlent très bien, sans tomber dans les stéréotypes ni la caricature. Les dialogues et les réflexions des personnages sonnent juste du début à la fin, les personnages sont si profonds, tellement “normaux” et crédibles, les relations entre eux tellement touchantes, qu’on regrette qu’ils n’existent pas réellement.

Pendant toute ma lecture, je me représentais ces personnages sur le bord d’un élastique prêt à éclater, tellement le ton est grave. Mais finalement, l’élastique n’éclate pas. On se sent alors tout léger en refermant le livre, le sourire aux lèvres. (un peu comme dans Eureka Street)

A lire, vraiment.