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Terrienne – Jean-Claude Mourlevat

Je ne vous cache rien, les auteurs français et moi ça fait 3 et demi. Mais des fois, on tombe sur des jolies surprises, et Terrienne en fait incontestablement partie. Je l’avais repéré en magasin sans toutefois me décider à l’acheter car justement l’auteur était français. Mais voila, lors du déjeuner avec Fabrice Colin on en avait discuté, et il m’avait donné encore plus envie de lire. Et puis l’autre jour, il faisait partie de la nouvelle commande à la Médiathèque, et ma collègue a eu la gentillesse de me le passer dès son arrivée. 

Titre : Terrienne
Auteur : Jean-Claude Mourlevat
Editions : Gallimard Jeunesse

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Résumé : Tout commence sur une route de campagne… Après avoir reçu un message de sa soeur, disparue depuis un an, Anne se lance à la recherche…et passe de “l’autre côté”. Elle se retrouve dans un monde parallèle, un ailleurs dépourvu d’humanité, mais où elle rencontre cependant des alliés inoubliables. Pour arracher sa soeur à ce monde terrifiant, Anne ira jusqu’au bout, au péril de sa vie. Et se découvrira elle-même : Terrienne.  

Aussitôt entre les mains, aussitôt commencé. Et surtout, aussitôt lu. C’est simple, impossible de m’arrêter avant la fin. Le premier mot qui me vient à l’esprit pour qualifier ce roman est “fascinant”.

Pas tant pour l’histoire, ni “l’autre côté” crée par Jean-Claude Mourlevat,mais bien pour ses personnages et surtout son style. Il ne se passe rien, et pourtant on est captivés, et on ne peut s’empêcher de tourner les pages encore et encore. Car oui, il faut le dire : il n’y pas d’action – pas de courses poursuites à travers la ville à 3h du matin, de combats entre gentils et méchants… rien de tout ça. Juste Anne, qui se retrouve dans un “autre côté” inconnu où elle espère retrouver sa soeur.

D’abord seule, Anne a fini, par y trouver des alliés (je dirais même des amis) prêts à risquer leur vie pour elle et sa soeur. Elle est une étrangère pour eux – terrienne diraient certains, contagieuse et dangereuse diraient d’autres. Le résumé parle d’un “ailleurs dépourvu d’humanité” mais je ne vois pas les choses comme ça. Pour moi, c’est juste une forme différente d’humanité – ils ont des émotions et ressentent les choses comme nous, ils se refusent juste à mettre un nom dessus.

Terrienne c’est l’histoire de Anne, 17 ans, arrivée bien malgré elle de “l’autre côté”. Elle n’a pas de pouvoirs, de dons ou peu importe le nom que vous donnez à ça, et pourtant, elle n’en est pas moins une fille exceptionnelle. Sa plus grande force : sa capacité à garder la tête sur les épaules. Même dans les pires moments, elle arrive à garder son calme et à réfléchir. S’il y a bien une chose qu’on ne peut pas lui reprocher, c’est de prendre les mauvaises décisions. Mais bizarrement, elle ne prend pas pour autant toujours les bonnes décisions. Disons juste qu’elle prend les décisions qu’il faut, au moment qu’il faut.

Terrienne est à l’opposé de tous les romans fantastiques YA qu’on trouve en ce moment dans les rayons, et c’est ce qui le rend si particulier. J’aurais voulu vous parler de “l’autre côté” plus en détail, des alliés de Anne, de Estrellas et d’un tas d’autres choses encore, mais cela serait beaucoup trop spoiler et vous gâcherait tout le merveilleux de l’histoire. Jean-Claude Mourlevat nous distille les informations au compte-goutte, et ne cesse de nous surprendre.

Son style, si poétique et épuré, quant à lui, nous transporte de bout en bout et nous fait passer par une jolie palettes d’émotions : d’abord curieux, on est ensuite intrigués par l’histoire et cet autre “côté” pour finir par angoisser, pleurer, rire avec ces personnages si attachants  qu’on en viendrait presque à regretter qu’ils n’existent pas réellement.

Terrienne fait partie de ces livres qu’il faut avoir lu au moins une fois, et de préférence jusqu’à la fin. Je ne suis habituellement pas du genre à dire “Vous devez absolument lire ce livre” mais cette fois je le ferais car Terrienne mérite vraiment ces avis dithyrambiques qu’on trouve partout. Vous pourrez accrocher ou pas, mais en tout cas vous serez “marqués” par lui : Terrienne faisant partie de ces romans qui ne laissent personne indifférent et auquel on repense encore des semaines plus tard…

Voila bien un roman qui rejoindra ma bibliothèque dès sa sortie poche (ou avant qui sait…)

Le cercle littéraire (…) – Mary Ann Shaffer & Annie Barrows

(Vous m’excuserez, mais le titre est bien trop long pour rentrer dans la ligne de titre.)

Titre : Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates
Titre VO : The Guernsey Literary and Potato Peel Pie Society
Auteur : Mary Ann Shaffer & Annie Barrows

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Résumé : Janvier 1946. Tandis que Londres se relève douloureusement de la guerre, Juliet, jeune écrivain, cherche un sujet pour son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d’un inconnu, natif de l’île de Guernesey, va le lui fournir ? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet penètre un monde insoupçonné, délicieusement excentrique;celui d’un club de lecture de lecture au nom étrange inventé pour tromper l’occupant allemand le “Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates”. De lettre en lettre, Juliet découvre l’histoire d’une petite communauté débordante de charme, d’humour, d’humanité. Et puis vient le jour où, à son tour, elle se rend à Guernesey…

J’avais envie de lire ce livre depuis un moment déjà, mais les avis dithyrambiques que j’avais lu dessus m’avaient démotivé… oui, j’ai un problème : plus on parle d’un livre en bien, et moins j’ai envie de le lire au même moment. Voila donc pourquoi plus d’un an après tout le monde, je l’ai emprunté. Et je ne vais bien évidemment étonner personne en disant que j’ai adoré n’est-ce pas ?

En temps normal, je n’aime pas le genre épistolaire où l’on a vraiment qu’une succession de longues lettres à tel point qu’on fini par perdre le fil de l’histoire (je n’ai d’ailleurs jamais réussi à finir Les liaisons dangereuses). Par contre, l’épistolaire où lettres, petites notes, messages glissés sous la porte, extraits de journal, se mêlent, là j’aime.

A la fin de ma lecture, la première chose qu’il m’est venu à l’esprit sur le roman c’est qu’il était “tristement joyeux“. Ce qui au début se présente comme un roman léger, avec Juliet, Sidney, Susan, Sophie… qui s’écrivent de joyeuses lettres pleines d’anecdotes savoureuses se transforme par la suite en témoignages de vie sous l’Occupation, un passage de l’Histoire peu méconnu. 

De part son style, beaucoup comparent ce roman à 84 Charing Cross Road de Helen Hanff. Personnellement, je ne vois pas pourquoi. A part l’époque et le côté épistolaire, ils n’ont rien à voir. Déjà, rien que parce que Le Cercle littéraire… est totalement fictif. Et d’un certain côté, c’est tant mieux. Autrement, j’aurais déjà pris mon billet pour Guernesey pour aller à la rencontre des merveilleux habitants de cette petite île ! Car voila l’une des grandes forces de ce roman : ses personnages. Et pour les décrire, je ne peux que reprendre les mots de Juliet :

“Je suis tombée amoureuse de deux hommes : Eben Ramsey et Dawsey Adams. J’aime beaucoup Clovis Fossey et John Booker. Je voudrais qu’Amelia Maugery m’adopte et adopter Isola Pribby”

Juliet est la voix principale du roman, mais au fur et à mesure des lettres reçues, les membres du Cercle Littéraire prennent plus d’importance. Ses membres se dévoilent dans chacune de leurs lettres, et au final on a l’impression de les connaître depuis toujours. On regrette alors d’autant plus qu’ils n’existent pas réellement – et c’est valable aussi pour Juliet, Sidney et les autres.

Comme je le disais, le roman se transforme par la suite en témoignage de vie sous l’Occupation allemande. Et sur le moment, ça m’a perturbée. Il faut savoir que la Seconde Guerre Mondiale est la période de l’histoire que j’abhorre le plus. Et ce, depuis une visite au mémoriale de Caen à l’âge de 10 et un reportage vu au lycée où on nous montrait des abats-jour, savon et autres marchandises du genre faites avec la peau des prisonniers morts.
Oui, oui, c’est aussi traumatisant que ça en a l’air.
Depuis, j’évite au maximum tout roman ou film se déroulant à cette époque. La Voleuse de livres de Markus Zusak était jusqu’à présent la seule exception à la règle.
Voila la deuxième.

Les échanges de lettres avec les habitants vont inspirer à Juliet son prochain livre : elle racontera la vie à Guernesey sous l’Occupation. Les membres lui racontent donc ce qu’ils ont vécu. Nous avons alors droit à des anecdotes souvent très drôles (celle de la création du Cercle en fait partie) mais surtout dramatiques, avec une figure centrale à toutes : Elizabeth McKenna, une héroine avec un grand H ! Chacun des habitants du village y va de sa petite histoire, et nous fait passer par un tas d’émotions.  Rires, larmes, joie, tristesse, colère, terreur… ne cessent de se mêler au fil de ces 391 pages.

Le pire, c’est qu’en écrivant, ils ne cherchent pas à susciter l’émotion. Dawsey, Isola, John, Amelia, Ebe, et tous les autres ne choisissent pas les évènements les plus drôles pour atténuer le drame, ni les plus tristes pour faire pleurer. Non, ils se contentent juste de raconter les évènements les plus marquants qu’ils ont vécu. Mais dans leur façon de raconter, on ne peut s’empêcher de ressentir ce qu’ils ont ressenti.

Juliet est écrivain, et le Cercle est littéraire, donc le roman parle de l’Occupation certes, mais aussi beaucoup de livres, et ce pour notre plus grand bonheur… ou malheur. En effet, au cours de ma lecture j’ai mentalement noté au moins 5 auteurs à (re)découvrir !  Ma Pal ne m’en remercie pas vous vous en doutez bien.  

Le Cercle Littéraire des Amateurs d’Epluchures de Patates c’est tout un tas de livres mélangés : un livre d’histoire, un catalogue de bibliothèque, une comédie romantique (on a une très belle histoire d’amour), un roman policier (où quand Isola joue les Miss Marple), un conte de fées (pour la présence de Kit) et j’en passe. 

Un vrai régal littéraire ! 

Seul bémol du roman par contre : aucune fois il n’est fait mention de la recette de la tourte aux épluchures de patates !

 

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Bal de Givre à New-York – Fabrice Colin

Je vais être franche : à quelques exceptions près, je lis rarement des auteurs français. Donc, Fabrice Colin, je l’avoue, je n’ai rien lu de lui. Cependant, je suis toujours prête à faire de nouvelles expériences et changer mes avis. Aussi, lorsque Sonia de Supergazol m’a envoyé un message me proposant de recevoir Bal de Givre à New-York avant sa sortie officielle, j’ai bien évidemment accepté. Surtout que j’avais déjà repéré le livre sur certains blogs, et j’étais très curieuse de le lire.

Titre : Bal de Givre à New-York
Auteur : Fabrice Colin
Editeur : Albin Michel

Bal de givre à NY

Résumé : Anna Claramond ne se souvient plus de rien. Seul son nom lui est familier. La ville autour d’elle est blanche, belle, irréelle. Presque malgré elle, la jeune fille accepte l’aide du beau Wynter, l’héritier d’une puissante dynastie. Bal de rêve et cadeaux somptueux se succèdent avec lui mais Anna sent que quelque chose ne va pas. Qu’elle est en danger. De plus, des indices et des messages sont semés à son attention par l’insaisissable Masque, un fugitif recherché. Qui est son ennemi, qui est son ami ? Anna sait qu’elle doit se souvenir. Mais que lui réservera sa mémoire une fois retrouvée ?

Sortie prévue le 5 janvier 2011 !

(suite…)

Captain Wentworth’s Diary – Amanda Grange

Je ne vous apprendrai rien en vous disant que Persuasion est mon roman préféré de Jane Austen. Alors quand j’ai vu que de tous les livres que j’avais mis sur la liste pour le swap Jane Austen & Cie, Evy avait choisi celui-là… et ben, vous n’imaginez pas ma joie ! Aussitôt reçu, aussitôt lu !

Titre : Captain Wentworth’s Diary
Auteur : Amanda Grange

Captain Wentworth's Diary

Résumé : The only place Captain Wentworth could share his innermost feelings was in the pages of his diary. In 1806, Frederick Wentworth, a brilliant young man with a flourishing career in the navy, fell in love with Anne Elliot. The two become engaged, but Anne’s godmother persuades Anne to change her mind, leaving Wentworth to go back to sea. Eight years pass, and Wentworth is now a seasoned captain with a fortune at his disposal. Anne’s bloom has faded, yet she has the same sensibilies and superior mind she had eight years earlier, and before he knows, Wentworth is falling in love with her all over again. Can there be a happy outcome for them this time around ?

Jane Austen fait commencer son roman Persuasion en 1814, Amanda Grange elle le fait commencer en 1806, soit l’année où Anne et Frederick se rencontrent pour la première fois. Nous avons alors droit au récit de leur première rencontre (qui vaut vraiment le détour d’ailleurs ^^), à comment ils sont devenus amis, puis confidents, puis amoureux et fiancés.

J’ai vraiment adoré découvrir tous ces instants inconnus, et en apprendre plus sur nos deux héros. Persuasion est essentiellement raconté du point de vue de Anne. Ici, c’est le Capitaine Wentworth qui raconte sa version de l’histoire. Par le biais de son journal, on s’immisce dans son esprit, et découvrons avec plaisir (et effroi de fois) ses pensées. Il y a de nombreux passages dans Persuasion où Anne se demande ce que pense Frederick à l’instant – Amanda Grange nous offre la réponse ! Et puis quel plaisir de savoir ce que le Capitaine pense de telle ou telle personne ^^

Je regrette juste une chose : que Amanda Grange ne parle pas plus de comment est la vie sur un bateau. On a droit à quelques éléments sur le sujet lors des discussions avec Louise, l’Amiral Croft ou Sophia, ou bien au début lorsqu’il discute avec Anne, mais rien pas bien plus que ce que nous apprend Jane Austen.

Mais une chose est sûre par contre, Amanda Grange connaît bien son sujet. Les caractères de ses personnages sont fidèles à ceux de Jane Austen, et pendant toute ma lecture j’avais bien l’impression d’être “face” aux personnages originaux que j’aime tant. Certains déplorent le fait que le style de Amanda Grange n’est pas aussi “beau” que celui de Jane Austen – moi, je ne trouve rien à y redire. C’est sous forme de journal, donc bien sûr le style ne sera pas aussi littéraire que dans un roman. Et puis, j’y ai quand même retrouvé de nombreuses expressions et styles de phrases employées dans les romans de Jane Austen elle-même, ce qui n’est pas rien. Amanda Grange a voulu être au plus près du roman d’origine, et je trouve qu’elle a très bien réussi.

Je ne sais pas ce que valent les autres “Diary” qu’elle a écrit (et pour tout vous dire, ils ne m’intéressent pas plus que ça)(j’attends par contre celui du point de vue de Edward Ferrars avec impatience^^) mais j’ai trouvé celui-ci vraiment très bon. Un style des plus agréables à lire, et plutôt prenant. J’avais beau connaitre la fin, je ne pouvais m’empêcher de tourner les pages avec frénésie. Je voulais y aller doucemenent, pour ne pas quitter ces personnages que j’aime tant trop vite, mais peine perdue, je n’ai pas tenu plus de deux jours ^^

Son of a witch – Gregory Maguire

Je vous parlais le mois dernier de Wicked de Gregory Maguire, le premier tome des Wicked Years – et bien voila la suite !

Titre : Son of a Witch (Wicked Years 2)
Auteur : Gregory Maguire

Son of a witch

Résumé : After Dorothy kills the Wicked Witch of the West she clicked her heels together and headed home to live happilly ever after. But, back in Oz, one young man isn’t enjoying such a happy ending.
Liir is found bruised and comatose in a gully. Taken to the Cloister of Saint Glinda he is willed back to life by a silent novice. What dark force left Liir in this condition ? Is he really the Wicked Witch’s son ? He has her broom and her cape – but what of her powers ?  In an Oz that is under new and dangerous management, can Liir keep his head down long enough to grow up ?

Son of a Witch se passe près de 10 ans après Wicked. On suit cette fois les aventures de Liir, le prétendu fils de Elphaba. Au début de l’histoire, il est retrouvé agonisant par les soeurs du Cloître de Sainte Glinda, ce même Cloitre où Elphaba s’était refugiée dans le précédent tome. A l’abri, les soeurs mettent tout en oeuvre pour le ramener à la vie, et demandent à une jeune novice Candle de veiller sur lui. Cette dernière ne parle pas beaucoup, mais joue très bien du Domingon, une sorte de guitare originaire de Quadling. Pendant que Candle joue quasi sans interruption, Liir qui est dans une sorte de coma, au son de la musique se souvient des évènements qui l’ont conduit au Cloître.

Nous voila donc repartis dix ans auparavant, juste après la disparition de Ephaba. Liir décide à ce moment-là d’accompager Dorothy, the Tinman, the Scarecrow et the Lion jusqu’à The Emerald City dans l’espoir de renconter le Wizard. Après le départ de Dorothy, et avoir découvert que le Wizard avait pris la fuite après les révélations faites par Elphaba, Liir erre dans les rues, ne sachant que faire ni où aller. Sa rencontre avec le Scarecrow va le motiver à aller à la recherche de Nor, sa possible demi-soeur.  

Le long du chemin, Liir se retrouve embarqué dans les histoires politiques de Oz, tombe amoureux d’une fille, rencontre son oncle, rejoint l’armée de Oz, tombe amoureux d’un garçon, murmure à l’oreille des dragons, vole avec les Oiseaux, ravive la légende de Elphaba et se découvre même un possible enfant (pas forcément dans cet ordre)

Liir étant plongé dans une sorte de coma, pendant les deux tiers du livre, nous oscillons entre passages au Cloître et souvenirs de Liir. Et au fil de ces souvenirs nous découvrons à quel point la situation à Oz est devenue critique et dangereuse. Nous en apprenons aussi sur ce par quoi Liir est passé pendant les 10 dernières années, qui il a rencontré en chemin, ce qu’il a fait et qu’elles en ont été les conséquences sur les autres, mais surtout sur lui. Car voila où réside toute la force de ce second tome : Liir.

J’aime énormément Liir. Il ne connait pas ses origines (personne ne lui a jamais clairement dit si Elphaba était ou non sa mère), il a vu sa famille adoptive se faire enlever devant ses yeux, il a failli mourir noyé – bref, il n’a pas eu la vie facile. Pourtant, il n’a jamais baissé les bras. Même dans les pires moments, il avait toujours une petite étincelle en lui qui le forcait à continuer. Un “don” de Elphaba ? Possible. Toujours est-il que, même dans les pires moments, Liir ne se plaint pas ! Et pour ça, je l’admire.

Au début de l’histoire, Liir pourrait être qualifié de “simplet”. Lorsqu’on fait sa connaissance dans Wicked, on s’imagine difficilement ce qu’il pourrait devenir en grandissant. C’est un garçon renfermé, très peu sûr et qui n’a jamais eu d’éducation à proprement parler – et ce ne sont pas les années passées auprès de Nor, Manek et Irji, les enfants de Fiyero qui l’auront aidé à en apprendre plus, bien au contraire : ils ne cessaient de se moquer et de lui jouer des mauvais tours. Mais on se rend vite compte dans ce tome que Liir est avant tout patient et observateur. Il ne comprend pas toujours pourquoi les gens agissent de telle façon, mais il sait très bien faire la différence entre le bien et le mal. Liir est aussi un garçon honnête et fidèle. Les épreuves endurées pendant les années passées à rechercher Nor vont le faire grandir et mûrir, et le rendre plus fort.

Mais il est à noter qu’une fois encore, il est difficile de se faire un avis définitif sur les personnages, tellement ils sont changeants et plein de surprises (des fois en bien, souvent en mal).

Concernant l’histoire, on retrouve les élements qui font tout le “charme” du tome 1 : la noirceur du récit, les personnages mystérieux, les problèmes politiques, les tensions raciales… Mais là où le premier tome prêtait à sourire, voire à rire, grâce aux répliques de Glinda, ici c’est l’effet inverse tellement tout est plus sombre et tragique.

Le Oz de Gregory Maguire est toujours aussi peu accueillant mais en même temps si attirant. Les descriptions des régions, des personnages, de la vie à Oz rendent cet endroit si réel et vivant qu’on aimerait juste pouvoir s’y transporter… Une fois encore, j’ai été “ensorcelée” par ce récit. A tel point que vers les 100 dernières pages, j’ai ralenti ma lecture pour retarder le plus possible le moment où je tournerai la dernière page…