23/04/2011 – Journée mondiale du livre et du droit d’auteur.

Aujourd’hui, 23 avril 2011 a lieu la Journée Mondiale du livre et du droit d’auteur. Cette journée a pour but de “promouvoir la lecture, l’industrie éditoriale et la protection de la propriété intellectuelle à travers le droit d’auteur” selon l’UNESCO

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Voila ce qu’en dit l’UNESCO :

 

L’idée de cette célébration trouve son origine en Catalogne (Espagne) où il est de tradition d’offrir une rose pour l’achat d’un livre. Le succès de cette initiative dépend essentiellement du soutien que peuvent lui apporter les milieux intéressés (auteurs, éditeurs, libraires, éducateurs et bibliothécaires, institutions publiques et privées, organisations non gouvernementales et médias) qui sont mobilisés dans chaque pays par l’intermédiaire des Commissions nationales pour l’UNESCO, les associations, centres et clubs UNESCO, les réseaux d’écoles et de bibliothèques associées et tous ceux qui se sentent motivés pour participer à cette fête mondiale. 

 

 

J’aurais adoré faire participer la Médiathèque où je travaille, mais manque de chance, week-end de Pâques oblige, elle est fermée demain. Tant pis, je participe à cette “fête mondiale” via mon blog – c’est mieux que rien non ? ^^ 

Cette fête est, comme dit précédemment, “mondiale”. De nombreux pays participent à la célébration, et chacun y va de sa petite campagne promotionnelle. Du Pérou à l’Australie, en passant par la République Tchèque, Israël et la Slovénie, libraires et agences de pubs y vont chacune de leur participation avec des affiches promotionnelles toutes plus originales les unes que les autres ! 

J’aime tout particulièrement les affiches pour la campagne “Read it before Hollywood does” lancée en République Tchèque. Elles sont vraiment excellentes et surtout tellement vraies !

De plus en plus, les gens ne s’intéressent à un roman qu’au moment de la sortie de son adaptation. Et ressortent souvent déçus de leur lecture car ils n’y ont pas forcément retrouvé ce qu’ils ont aimé dans le roman (un jour je vous exposerai mes pensées sur le phénomène Harry Potter, c’est promis !)

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La campagne “Imagine him as you wish. Read” au Pérou est pas mal aussi, avec un Harry Potter loin de l’image qu’on en a ^^

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(Petite précision : ces affiches ne datent pas toutes de 2011, certains datent de 2006, d’autres de 2010 – elles ont juste refait surface pour la fête ^^)

En France, la fête passe plutôt inaperçue… je n’ai encore rien sur le sujet. Et sans doute ne l’aurais-je même pas su si je n’étais allée sur le blog de Marion . Alors que dans d’autres pays, les libraires préparent l’évènement depuis déjà le début de la semaine, en proposant des remises et autres offres promotionnelles sur les livres.

Pourtant, c’est une cause tout à fait louable et importante. A l’ère des nouvelles technologies, où un livre peut se télécharger en quelques minutes sur internet, où le copier-coller fait le bonheur des plagiaires,  et où les blogs littéraires sont de plus en plus nombreux. Il est donc plus qu’important de rappeler le principe de droits d’auteurs, et surtout de remercier tous ces éditeurs fantastiques qui offrent une chance aux auteurs, et nous permettent de nous évader dans des mondes imaginaires et merveilleux.

 

Et vous alors, vous comptez fêter la journée mondiale du livre ? Et si oui, je serai ravie de savoir comment ! Pour ma part, en fonction du programme du jour décidé par l’autorité parentale, ce sera soit lecture et rédaction de billets, soit shopping avec achat obligatoire de un ou plusieurs livres  ^^

 

[ Vous pouvez retrouver d’autres affiches sur The Buried Talent (celles de la Slovénie sont sublimes aussi!) ou bien sur le blog de Magda (c’est en polonais, mais il n’y a pas besoin de comprendre pour voir les affiches ^^) ]

Terrienne – Jean-Claude Mourlevat

Je ne vous cache rien, les auteurs français et moi ça fait 3 et demi. Mais des fois, on tombe sur des jolies surprises, et Terrienne en fait incontestablement partie. Je l’avais repéré en magasin sans toutefois me décider à l’acheter car justement l’auteur était français. Mais voila, lors du déjeuner avec Fabrice Colin on en avait discuté, et il m’avait donné encore plus envie de lire. Et puis l’autre jour, il faisait partie de la nouvelle commande à la Médiathèque, et ma collègue a eu la gentillesse de me le passer dès son arrivée. 

Titre : Terrienne
Auteur : Jean-Claude Mourlevat
Editions : Gallimard Jeunesse

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Résumé : Tout commence sur une route de campagne… Après avoir reçu un message de sa soeur, disparue depuis un an, Anne se lance à la recherche…et passe de “l’autre côté”. Elle se retrouve dans un monde parallèle, un ailleurs dépourvu d’humanité, mais où elle rencontre cependant des alliés inoubliables. Pour arracher sa soeur à ce monde terrifiant, Anne ira jusqu’au bout, au péril de sa vie. Et se découvrira elle-même : Terrienne.  

Aussitôt entre les mains, aussitôt commencé. Et surtout, aussitôt lu. C’est simple, impossible de m’arrêter avant la fin. Le premier mot qui me vient à l’esprit pour qualifier ce roman est “fascinant”.

Pas tant pour l’histoire, ni “l’autre côté” crée par Jean-Claude Mourlevat,mais bien pour ses personnages et surtout son style. Il ne se passe rien, et pourtant on est captivés, et on ne peut s’empêcher de tourner les pages encore et encore. Car oui, il faut le dire : il n’y pas d’action – pas de courses poursuites à travers la ville à 3h du matin, de combats entre gentils et méchants… rien de tout ça. Juste Anne, qui se retrouve dans un “autre côté” inconnu où elle espère retrouver sa soeur.

D’abord seule, Anne a fini, par y trouver des alliés (je dirais même des amis) prêts à risquer leur vie pour elle et sa soeur. Elle est une étrangère pour eux – terrienne diraient certains, contagieuse et dangereuse diraient d’autres. Le résumé parle d’un “ailleurs dépourvu d’humanité” mais je ne vois pas les choses comme ça. Pour moi, c’est juste une forme différente d’humanité – ils ont des émotions et ressentent les choses comme nous, ils se refusent juste à mettre un nom dessus.

Terrienne c’est l’histoire de Anne, 17 ans, arrivée bien malgré elle de “l’autre côté”. Elle n’a pas de pouvoirs, de dons ou peu importe le nom que vous donnez à ça, et pourtant, elle n’en est pas moins une fille exceptionnelle. Sa plus grande force : sa capacité à garder la tête sur les épaules. Même dans les pires moments, elle arrive à garder son calme et à réfléchir. S’il y a bien une chose qu’on ne peut pas lui reprocher, c’est de prendre les mauvaises décisions. Mais bizarrement, elle ne prend pas pour autant toujours les bonnes décisions. Disons juste qu’elle prend les décisions qu’il faut, au moment qu’il faut.

Terrienne est à l’opposé de tous les romans fantastiques YA qu’on trouve en ce moment dans les rayons, et c’est ce qui le rend si particulier. J’aurais voulu vous parler de “l’autre côté” plus en détail, des alliés de Anne, de Estrellas et d’un tas d’autres choses encore, mais cela serait beaucoup trop spoiler et vous gâcherait tout le merveilleux de l’histoire. Jean-Claude Mourlevat nous distille les informations au compte-goutte, et ne cesse de nous surprendre.

Son style, si poétique et épuré, quant à lui, nous transporte de bout en bout et nous fait passer par une jolie palettes d’émotions : d’abord curieux, on est ensuite intrigués par l’histoire et cet autre “côté” pour finir par angoisser, pleurer, rire avec ces personnages si attachants  qu’on en viendrait presque à regretter qu’ils n’existent pas réellement.

Terrienne fait partie de ces livres qu’il faut avoir lu au moins une fois, et de préférence jusqu’à la fin. Je ne suis habituellement pas du genre à dire “Vous devez absolument lire ce livre” mais cette fois je le ferais car Terrienne mérite vraiment ces avis dithyrambiques qu’on trouve partout. Vous pourrez accrocher ou pas, mais en tout cas vous serez “marqués” par lui : Terrienne faisant partie de ces romans qui ne laissent personne indifférent et auquel on repense encore des semaines plus tard…

Voila bien un roman qui rejoindra ma bibliothèque dès sa sortie poche (ou avant qui sait…)

Joe, Colin, des poneys et des cookies.

Je vous parlais en ce début d’année du roman Bal de Givre à New-York gracieusement offert par Albin Michel. Et ben chez Albin Michel, non contents de nous offrir de chouettes livres, ils nous invitent aussi à déjeuner dans des restos tout aussi chouettes !

Déjeuner avec qui ? Bah Fabrice Colin bien sur. Bah oui tant qu’à faire, autant déjeuner directement avec l’auteur ^^ L’occasion parfaite pour découvrir un peu plus l’écrivain et rencontrer d’autres bloggeuses “en or” – Pando, Ori, Lisa et Charlotte pour être précise.

Et quel déjeuner ce fût ! Ça se passait mercredi dernier, chez Joe Allen, un resto américain, dans le quartier des Halles et qui propose de bon petits plats tout à fait pauvres en calories (si, si on y croit)

Pando et moi étions les premières à arriver dans le quartier, mais les dernières à être arrivées au resto. Oui, on était tellement concentrées sur notre conversation über philosophique et nos verres qu’on s’est rendues compte de l’heure qu’il était à… 12h55. Pour un rendez-vous à 13h. Heureusement que nous avons eu la présence d’esprit de nous installer au café pile en face du resto ^^

Nous voila donc chez Joe Allen, en présence de Fabrice Colin (qui a dû se sentir bien seul au milieu d’autant de filles)(ou pas en fait, les sujets abordés n’était pas typiquement féminins). C’est parti pour 2h de discussions autour d’un coca/bière/eau rayez la mention inutile. 

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Et de quoi avons-nous parlé en 2h ? D’énormément de choses !

De Fabrice Colin bien sûr, de ses romans, ses inspirations, son prochain polar pour adulte (qui ne raconte que des faits inventés). On a parlé de La Saga Mendelson, de sa veracité, et de comment un mythe s’est effondré à ce moment-là pour Charlotte. On a parlé de Terrienne de Jean Claude Mourlevat pour ensuite passer aux séries, à Somewhere, Au-Delà, New York, Helena Bonham Carter et Colin Firth ainsi que de la prochaine adaptation de P&P avec ce dernier. Et même de Wicked et du Magicien d’Oz !

On a aussi parlé de nous, les bloggeuses, de ce qu’on fait dans la vie, et de notre “rôle” de bloggeuses – de quoi parlent de nos blogs, combien de temps on passe dessus. J’ai ainsi appris à Fabrice Colin ce qu’était un swap à thème. On a aussi parlé des challenges, des billets quotidiens, des reviews littéraires qu’on doit faire sans trop en dire… Bref, des bloggeuses vues par les auteurs et des petites choses qui nous rendent fières d’être des bloggeuses influentes. (ouais, on a déjeuné avec  Fabrice Colin, on est über influentes maintenant :P)

Déjeuner avec un auteur rime bien évidemment avec anecdotes de la profession. Mais comme a dit Pando, on a pas signé une clause de confidentialité donc je ne révèlerais rien de ce qu’il s’est dit autour du steak tartare et du suprême de poulet. Sachez juste que Proust fût longuement cité. On a aussi eu une passionnante discussion sur ses déplacements (à Fabrice hein, pas Proust) dans les écoles et comment il en ressort avec une vision différente à chaque fois.

Entre le steak et les cookies mit glace à la barbe à papa, on a aussi beaucoup discuté de Lady Oscar, Princesse Sarah, Midi les Zouzous. Ainsi que des poneys et de leur importance dans notre vie quotidienne (et fière de moi je suis, j’en ai même profité pour caser du Torchwood)(oui désolée les gens, mais pour moi poney= “I want a poney” = Torchwood S3). On a aussi parlé de foot, et de parisiens amateurs de café gourmands et de tomates cerises. 

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(Photo by Oriane. Cookies by Joe Allen. Main et roman by Fabrice Colin)

Je l’avoue, j’avais peur de me retrouver autour d’une table le nez dans mon assiette à écouter les mouches voler en attendant de trouver quelque chose d’intelligent à dire. Finalement, j’ai passé tout le déjeuner les yeux levés, le sourire aux lèvres priant pour que le beau serveur tatoué prenne son temps pour nous apporter les plats afin de faire durer le déjeuner.

Mais Fabrice était attendu ailleurs, et le déjeuner a pris fin. Les 2h sont passées bien trop vite à mon goût. A ce rythme là on aurait vraiment pu tenir toute la journée !!

Merci une fois encore à Sonia, Anne-Claire et Shaine pour l’invitation et les petits cadeaux. Et surtout, merci à Fabrice Colin pour sa gentillesse, son humour, ses anecdotes et sa disponibilité.

De telles rencontres devraient se faire plus souvent. Discuter avec un auteur dans une ambiance aussi légère et agréable, c’est juste merveilleux ! On remet ça quand vous voulez 🙂

Somewhere – Sofia Coppola

Premier film vu au ciné en 2011… pas réjouissant.

Titre : Somewhere
Réalisé par : Sofia Coppola
Avec : Stephen Dorff, Elle Fanning, Chris Pontius…

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Synopsis : Johnny Marco, auteur à la réputation sulfureuse vit à l’hôtel du Château Marmont à Los Angeles. Il va recevoir une visite inattendue : sa fille de 11 ans.

J’ai vu tous les films de Sofia Coppola, et ai tout particulièrement, adoré Virgin Suicides et Marie-Antoinette (Lost In Translation m’a moins touché par contre) aussi, quand j’ai vu qu’elle retournait derrière la caméra j’étais contente.

En sortant du cinéma, je l’étais un peu moins par contre. Somewhere c’est – comment dire… très contemplatif. En temps normal, le style contemplatif ne me dérange pas. J’ai adoré Leçons de conduite, Angel, Bright Star ou d’autres du genre (ouais, je les considère comme “contemplatif” ceux-là), mais il y a une limite quand même.

Je ne vais pas me dire que je me suis ennuyée car c’est faux. Mon optimisme aidant, je ne me suis pas ennuyée non, car j’attendais THE moment, la scène à partir de laquelle Johnny se réveillait un peu et faisait des trucs chouettes. J’aimais bien l’idée de départ : l’acteur paumé qui voit sa fille de 11 ans débarquer. Logiquement, pour moi, l’arrivée de sa fille allait changer les choses pour lui. Qu’il allait se bouger un peu, sortir, parler, faire autre chose que s’endormir devant sa télé et tourner en rond dans sa Ferrari noire.

Bah THE moment je l’ai attendu jusqu’à la dernière minute du film.

 

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Alors certes, faire un film sur le quotidien d’un acteur paumé, c’est une bonne idée sur le papier. Montrer comment il vit, comment il passe ses journées quand il ne tourne pas ou ne pas fait pas de promos, et surtout montrer à quel point il peut être seul bien qu’étant célèbre, ça me plait bien. Mais encore faut-il que sur l’écran ça soit bien aussi. Je suis d’accord pour suivre le quotidien du “héros”, mais regarder un type boire devant sa télé, s’endormir devant un show privé, se faire mouler le visage, l’entendre respirer pendant qu’il se fait mouler le visage… ça va bien 10 minutes. Et encore, les 10 premières minutes on les sent passer.

Va pour le contemplatif donc. Mais encore faut-il qui serve à quelque chose. Nous montrer des beaux paysages par exemple. Mais là, à part quand il prend la route avec sa fille, on a pas vu grand chose d’autre que sa chambre d’hôtel. Ah si, on a vu aussi la piscine de l’hôtel, la table de ping-pong, et la poitrine de la voisine du dessous et d’à côté. Charmant.

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Au final, ne reste que les acteurs donc. Et sur ce point, c’est que du positif. La dernière fois que j’ai vu Stephen Dorff, il jouait les braqueurs en rollers (c’était dans Riders en 2001, ça remonte à très loin!), j’étais donc ravie de le retrouver
Et ce qu’on peut dire, c’est qu’il joue bien les types paumés. Et sa complicité avec Elle Fanning est touchante, on sent qu’ils se sont bien amusés pendant le tournage. Sur Elle Fanning par contre, je ne peux pas dire grand chose car c’est le premier dans lequel je la vois, et on ne peut pas dire qu’elle ait un grand rôle de composition… (par contre, elle fait vachement bien la cuisine et est très jolie avec ses lunettes)

En bref, vraiment pas son meilleur. Autant je reverrais avec plaisir Virgin Suicides et Marie-Antoinette, et même Lost In Translation, autant celui-là, une fois m’a suffit.

A voir pour Stephen Dorff, Elle Fanning, les scènes en Italie, la musique et si vous avez la carte illimité.

Le cercle littéraire (…) – Mary Ann Shaffer & Annie Barrows

(Vous m’excuserez, mais le titre est bien trop long pour rentrer dans la ligne de titre.)

Titre : Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates
Titre VO : The Guernsey Literary and Potato Peel Pie Society
Auteur : Mary Ann Shaffer & Annie Barrows

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Résumé : Janvier 1946. Tandis que Londres se relève douloureusement de la guerre, Juliet, jeune écrivain, cherche un sujet pour son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d’un inconnu, natif de l’île de Guernesey, va le lui fournir ? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet penètre un monde insoupçonné, délicieusement excentrique;celui d’un club de lecture de lecture au nom étrange inventé pour tromper l’occupant allemand le “Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates”. De lettre en lettre, Juliet découvre l’histoire d’une petite communauté débordante de charme, d’humour, d’humanité. Et puis vient le jour où, à son tour, elle se rend à Guernesey…

J’avais envie de lire ce livre depuis un moment déjà, mais les avis dithyrambiques que j’avais lu dessus m’avaient démotivé… oui, j’ai un problème : plus on parle d’un livre en bien, et moins j’ai envie de le lire au même moment. Voila donc pourquoi plus d’un an après tout le monde, je l’ai emprunté. Et je ne vais bien évidemment étonner personne en disant que j’ai adoré n’est-ce pas ?

En temps normal, je n’aime pas le genre épistolaire où l’on a vraiment qu’une succession de longues lettres à tel point qu’on fini par perdre le fil de l’histoire (je n’ai d’ailleurs jamais réussi à finir Les liaisons dangereuses). Par contre, l’épistolaire où lettres, petites notes, messages glissés sous la porte, extraits de journal, se mêlent, là j’aime.

A la fin de ma lecture, la première chose qu’il m’est venu à l’esprit sur le roman c’est qu’il était “tristement joyeux“. Ce qui au début se présente comme un roman léger, avec Juliet, Sidney, Susan, Sophie… qui s’écrivent de joyeuses lettres pleines d’anecdotes savoureuses se transforme par la suite en témoignages de vie sous l’Occupation, un passage de l’Histoire peu méconnu. 

De part son style, beaucoup comparent ce roman à 84 Charing Cross Road de Helen Hanff. Personnellement, je ne vois pas pourquoi. A part l’époque et le côté épistolaire, ils n’ont rien à voir. Déjà, rien que parce que Le Cercle littéraire… est totalement fictif. Et d’un certain côté, c’est tant mieux. Autrement, j’aurais déjà pris mon billet pour Guernesey pour aller à la rencontre des merveilleux habitants de cette petite île ! Car voila l’une des grandes forces de ce roman : ses personnages. Et pour les décrire, je ne peux que reprendre les mots de Juliet :

“Je suis tombée amoureuse de deux hommes : Eben Ramsey et Dawsey Adams. J’aime beaucoup Clovis Fossey et John Booker. Je voudrais qu’Amelia Maugery m’adopte et adopter Isola Pribby”

Juliet est la voix principale du roman, mais au fur et à mesure des lettres reçues, les membres du Cercle Littéraire prennent plus d’importance. Ses membres se dévoilent dans chacune de leurs lettres, et au final on a l’impression de les connaître depuis toujours. On regrette alors d’autant plus qu’ils n’existent pas réellement – et c’est valable aussi pour Juliet, Sidney et les autres.

Comme je le disais, le roman se transforme par la suite en témoignage de vie sous l’Occupation allemande. Et sur le moment, ça m’a perturbée. Il faut savoir que la Seconde Guerre Mondiale est la période de l’histoire que j’abhorre le plus. Et ce, depuis une visite au mémoriale de Caen à l’âge de 10 et un reportage vu au lycée où on nous montrait des abats-jour, savon et autres marchandises du genre faites avec la peau des prisonniers morts.
Oui, oui, c’est aussi traumatisant que ça en a l’air.
Depuis, j’évite au maximum tout roman ou film se déroulant à cette époque. La Voleuse de livres de Markus Zusak était jusqu’à présent la seule exception à la règle.
Voila la deuxième.

Les échanges de lettres avec les habitants vont inspirer à Juliet son prochain livre : elle racontera la vie à Guernesey sous l’Occupation. Les membres lui racontent donc ce qu’ils ont vécu. Nous avons alors droit à des anecdotes souvent très drôles (celle de la création du Cercle en fait partie) mais surtout dramatiques, avec une figure centrale à toutes : Elizabeth McKenna, une héroine avec un grand H ! Chacun des habitants du village y va de sa petite histoire, et nous fait passer par un tas d’émotions.  Rires, larmes, joie, tristesse, colère, terreur… ne cessent de se mêler au fil de ces 391 pages.

Le pire, c’est qu’en écrivant, ils ne cherchent pas à susciter l’émotion. Dawsey, Isola, John, Amelia, Ebe, et tous les autres ne choisissent pas les évènements les plus drôles pour atténuer le drame, ni les plus tristes pour faire pleurer. Non, ils se contentent juste de raconter les évènements les plus marquants qu’ils ont vécu. Mais dans leur façon de raconter, on ne peut s’empêcher de ressentir ce qu’ils ont ressenti.

Juliet est écrivain, et le Cercle est littéraire, donc le roman parle de l’Occupation certes, mais aussi beaucoup de livres, et ce pour notre plus grand bonheur… ou malheur. En effet, au cours de ma lecture j’ai mentalement noté au moins 5 auteurs à (re)découvrir !  Ma Pal ne m’en remercie pas vous vous en doutez bien.  

Le Cercle Littéraire des Amateurs d’Epluchures de Patates c’est tout un tas de livres mélangés : un livre d’histoire, un catalogue de bibliothèque, une comédie romantique (on a une très belle histoire d’amour), un roman policier (où quand Isola joue les Miss Marple), un conte de fées (pour la présence de Kit) et j’en passe. 

Un vrai régal littéraire ! 

Seul bémol du roman par contre : aucune fois il n’est fait mention de la recette de la tourte aux épluchures de patates !

 

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